Collectif des fans du magazine 100 idées
En réponse aux questions posées dans les commentaires de l'article précédent ,
voici la prose de Laurence, encore une fois merci à elle ! :
Merci à vous toutes ..... Et en réponse à vos nombreuses questions ..... Une longue réponse!
À Gabrielle
C'est formidable de faire revivre ces numéros et de penser aux créatrices invisibles qui y ont œuvré avec passion... Les créatrices et les photographes ne peuvent qu'être sensibles à voir leurs pages publiées sur le net à condition d'être cités...et si vous n’utilisez pas les visuels pour un usage commercial. Chaque page était un travail de groupe, la styliste et rédactrice qui met en scène le sujet et l'image, la créatrice et son savoir faire et le photographe qui apporte sa touche ... puis la mise en page très très importante qui fera qu'une création sera mise en valeur ou non !
C'est un ensemble indissociable !
Joline
Mon n° préféré est le n° 100 car il apporte un hommage au groupe de créatrices fidèles faisant partie de la "famille «qui ont œuvré de nombreuses années avec le magazine
- Ma création préférée est le fauteuil club réalisé pour mon fils de 9 mois, aucun mobilier d'enfant rigolo n'existait en 1984 et j'ai eu l'idée de détourner l'idée du fauteuil club pour l'adapter à un petit enfant ... idée depuis maintes fois éditée et qui est paru je crois en novembre ou décembre 1985. C’est mon fils qui a posé sur la photo et on a été obligé de le scotcher au siège pour qu'il y reste. parution en petite photo mais que j'adore...
- les créatrices que je continue à voir régulièrement en toute amitié : sont Anne Muchir et Marie Noelle Bayard ... Marie France Anasse et Anne Laguillaumie de la Droguerie (lieu incontournable) et que j'ai rencontré au journal lors de mon 1er RV qui était aussi son 1er Rv
Et lors de rencontres fortuites, nous sommes toujours heureux de nous retrouver que ce soit avec les rédactrices : Marion Faver- Caroline Lebeau qui m'ont beaucoup appris, Catherine de Chabaneix, Jannick Schumacher, Luce Jansen, qu'avec les photographes ou les graphistes.
- Les anecdotes :
Quand j'ai découvert le magazine, j'ai su que c'était là où je voulais travailler, j'avais repris mes études à l'école Dupérré en auditeur libre en broderie, j'ai téléphoné au journal et dit que j'étais brodeuse, Betty Mertins m'a dit de passer et je suis repartie avec une maison à réaliser en tapisserie, ce fut mon 1er travail en broderie.
- En vacances en Bretagne, je terminai un tapis pour Isabelle Garçon, et je suis passée la voir sur le lieu de tournage pour lui montrer l'avancement, elle faisait des photos de mode et de coupes de cheveux (avant -après) avec le photographe Jérome Tisné.
Embauchée immédiatement, je me suis retrouvée en mannequin de profil où l'on m'a coupé les cheveux mais uniquement sur le côté de profil photographié... après il a fallu égaliser !
N° 68 Avril 74: sujet "Alapages"
- ou devant rendre des ouvrages pour Marion Faver qui partait faire des photos sur un sujet alpages, je n'avais pas terminé les créas, je les ai accompagné pour les terminer sur place et j'ai pu suivre la transhumance de troupeaux de vaches de la Clusaz aux Alpages, le mannequin homme était un menuisier américain, la fille jeune étudiante , le voyage en méhari fut épique, la montée vers la ferme d'alpages géniale et l'américain complètement stupéfait de découvrir le périple, le lieu, les gens, n'arrêtait pas de tout photographier. Et le retour en méhari remplie de reblochons odorants sans commentaires !
- Le jeu de piste avec enfants en forêt de Rambouillet où j'ai accompagné par le train une dizaine d'enfants excités sur le lieu de tournage et où les 2 photographes n'arrivaient pas à photographier les enfants qui courraient plus vite qu'eux! Super fatiguant!!!
La création qui m'a été refusée : des sacs du soir en paille de fer...(ils ont eu tort)
- pour les fourmis j'ai eu du mal à faire les faire passer, les mouches de face et attrape dorées sur bracelet aussi mais depuis je me suis rattrapé j'ai brodé une chemise avec des cafards en couleur pour le livre " Les chemises à broder " LTA
Mamie Jeannette
Le magazine où j'ai pris le plus de plaisir après 100 idées a été le magazine Idées, qui m'a laissé beaucoup de liberté et qui bien qu'ayant très peu de moyen arrivait à bidouiller de bien jolies pages.
Pour voir des créateurs sympas et innovants à l'heure actuelle il faut aller sur les ventes de créateurs qui se regroupent et qui exposent chez elles ou dans des boutiques et espaces d'exposition. Ce n’est pas toujours top, mais on peut faire de jolies découvertes et les sites de créateurs, les blogs etc.
Les portes ouvertes de l'école Duperré rue du Petit Thouars ....splendide (dommage c'était vendredi et samedi dernier)
Les salons grand public sur Paris sont surtout commerciaux ... les stands sont chers donc inaccessibles aux créateurs, je sais que de nombreux salons en province plus abordables permettent aux créateurs de s'exposer. Il y a de tout et pour tous les goûts mais on peut dénicher les perles rares
Sophie
Le journal a commencé à se chercher avec le départ de Marielle Hucliez (en 1980 je crois!!), rédactrice en chef et initiatrice de ce projet elle était une vraie « patronne « de presse, ayant su s'entourer de grands professionnels, Et 100 idées c'est elle.
Les autres rédactrices en chef lui ayant succédé ont suivi la ligne éditoriale mais quelque chose était cassé. Des rédactrices-stylistes plus jeunes sortant d'écoles d'art prestigieuses ont proposé leurs idées et de moins en moins d'idées spontanées provenant de créatrices et lectrices autodidactes.
Car il était possible à tout le monde le 1er jeudi du mois de présenter ses créations au magazine, c'était la journée portes ouvertes! Impossible d'imaginer cela maintenant!
Il y avait plusieurs manières de travailler : on proposait une idée ou un thème, qui était accepté en comité de rédaction puis décliné sur une ou plusieurs pages... ou un thème était décidé et la rédactrice demandait à des créatrices spécialistes de leur proposer une création dans différentes techniques : mosaïque, peinture, broderie, tricot, couture etc...
Le déclin du journal commença avec le départ de M. Hucliez et l'ouverture de magasins comme Habitat, Pier import pour les objets et les fabrications des vêtements en Inde qui parvenaient en France à des prix ridicules.
Petit à petit la masse salariale du magazine devint trop lourde, les lectrices n'avaient plus envie de fabriquer.
Les ventes baissèrent. Tenir un mensuel d'idées revint trop cher et le "do it yourself "moins en vogue.
Le magazine n'ayant pas édité ses merveilleuses idées, se fit piller par les stylistes du monde entier et encore maintenant comme vous avez pu le relever!
Personnellement, ayant vécu plusieurs métiers avant la broderie et la création d'objets, j'ai eu le désir de faire autre chose en sentant ce déclin. J'ai travaillé en publicité où j'ai réalisé des effets spéciaux brodés, peints et cousus, j'ai donné des cours de peinture, broderie etc et travaillé pour des industriels (DMC les bracelets brésiliens - Lefranc & Bourgeois fiches d'idées peintes - UHU illustration des packaging de colle) etc.....
J'ai fait des passages à Marie Claire Idées, à Prima, à Avantages, à Idées et j'ai fourni des centaines de fiches d'idées dans une collection de Scrapbooking pour les éditions Atlas.
Actuellement je suis rédactrice au magazine Prima ( fiches de bricolage) je crée une page d'idée pour Famille Chrétienne chaque mois ou presque! Et un livre de découverte du scrapbooking sort en mai aux éditions LTA.
A bientôt
LOLA
("Le ticket Chic de la RATP" brodé )